Convention régionale pour l’égalité filles – garçons

… »L’égalité femmes-hommes est un combat au quotidien. C’est lutter contre les comportements rétrogrades, les idées reçues : un combat qui ne va pas de soi ! C’est refuser la banalisation du sexisme ordinaire. »…

C’est un grand plaisir de vous accueillir aujourd’hui, à Vénissieux. Plaisir car le lycée Hélène Boucher fait partie intégrante du paysage vénissian. Installé sur la commune depuis plus de 60 ans, sa notoriété est reconnue, au-delà des frontières de notre ville. Des adolescents de toute l’agglomération lyonnaise y poursuivent leur scolarité, ce qui fait de cet établissement un véritable facteur de mixité sociale.

Plaisir également car, tout comme vous, l’égalité entre les femmes et les hommes est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. C’est un combat que je mène depuis des années en tant que maire, et que je poursuis comme vice-présidente de la Métropole chargée de la lutte contre les discriminations et à l’égalité femmes-hommes.

Aujourd’hui, force est de constater que les inégalités, les violences et les préjugés envers les femmes restent des faits bien réels. Les femmes sont encore moins bien payées, sont plus discriminées, plus harcelées dans la rue, davantage victimes de violences, davantage freinées dans leur accès aux responsabilités tant dans la sphère publique que privée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 80 % des postes à temps partiel sont occupés par des femmes
  • A temps de travail égal, les femmes touchent 16,8 % de moins que les hommes
  • Au cours de leur vie, 14,5 % des femmes déclarent avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle
  • 1 femme décède tous les 2,8 jours victime de son conjoint

Les femmes sont les principales victimes de la crise économique, et les premières touchées par la précarité. Elles sont majoritairement confrontées au temps partiel, aux contraintes horaires, et autres petits boulots sous-payés. Elles représentent 90 % des familles monoparentales. Seules à tenir à bout de bras financièrement leur famille, elles doivent conjuguer, chaque jour, vie professionnelle et vie familiale.

Aujourd’hui, il est impératif de bousculer les comportements, les préjugés, les stéréotypes, et faire évoluer les mentalités.  Nous devons lutter contre une société dont l’esprit et les modèles restent patriarcaux, nous battre contre certaines représentativités de la femme. Pour tendre à l’égalité entre les femmes et les hommes, il est indispensable d’intervenir sur tous les champs, d’actionner tous les leviers.

L’Education Nationale joue, ici, un rôle déterminant, pour inculquer dès le plus jeune âge des valeurs républicaines, laïques, de respect et d’ouverture d’esprit. Aussi, la signature de cette convention est un élément fondamental de l’égalité fille-garçon, car elle aborde en premier lieu, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, un sujet plus que jamais d’actualité. Elle vise également, à lutter contre les stéréotypes de genre, en valorisant la mixité des filières, des formations et des métiers dans les parcours des élèves, de la maternelle à l’enseignement supérieur, pour, in fine, favoriser l’égalité d’accès de chacune et de chacun, aux études de son choix.

A Vénissieux, le droit des femmes a toujours été une priorité assumée. C’est le Collectif femmes, mis en place dès 2006 pour lutter contre la violation des droits fondamentaux des femmes. C’est le Festival Essenti’Elles, organisé chaque année, dans le cadre de la Journée Internationale des droits des Femmes. C’est la preuve Form’Elle, pour favoriser l’accès des femmes et des filles au sport. C’est aussi le travail engagé tout au long de l’année, avec notre jeunesse au travers des EPJ sur les relations filles / garçons, ou encore notre partenariat avec l’association VIFFIL, pour la mise à l’abri des femmes victimes de violences.

L’égalité femmes-hommes est un combat au quotidien. C’est lutter contre les comportements rétrogrades, les idées reçues : un combat qui ne va pas de soi ! C’est refuser la banalisation du sexisme ordinaire.

C’est une nécessité pour que les jeunes générations se rendent compte, que derrière les gestes les plus quotidiens, il y a en amont des années, des siècles de luttes. Cette bataille, elle nous concerne tous, chacun à notre niveau, et je peux vous assurer de ma disponibilité, et de mon engagement pour y parvenir.

Avant de terminer, je voudrais vous informer d’une initiative de la Métropole que je porte en ma qualité de vice-présidente. Du 8 mars au 28 mai, une campagne de collecte de produits de protections périodiques est lancée à destination du grand public. Longtemps tabou, la précarité menstruelle touche nombre de jeunes filles et de femmes, qui rencontrent des difficultés pour acheter des produits d’hygiène intime.

Certains équipements métropolitains sont mobilisés pour récolter les dons, qui seront ensuite redistribués à celles qui en ont le plus besoin. Bien évidemment, Vénissieux s’inscrit pleinement dans cette action de solidarité. Un box de collecte sera installé à l’accueil de l’hôtel de ville, et dans une Maison de la Métropole. Toutes les informations pratiques seront disponibles sur le site de la Ville. J’en appelle à votre mobilisation, pour relayer cette information autour de vous.

Je vous remercie.

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