Réunion publique ZFE

La ZFE peut être un élément de réponse à l’amélioration de la qualité de l’air, dans le cadre d’une réflexion plus globale autour du développement des transports en commun et des modes doux

Dans le cadre des forums du Conseil Citoyen Développement Humain Durable (CCDHD) de Vénissieux et de la grande concertation citoyenne sur la Zone à Faibles Émissions (ZFE), une réunion publique s’est tenue le jeudi 24 février 2022. L’occasion de présenter la concertation actuelle sur sa mise en place et sa prochaine extension, d’entendre les témoignages de délégués de quartier et de professionnels de l’automobile, de répondre aux question des personnes présentes et des internautes connectés. Ci-après l’introduction de Michèle Picard lors de cette soirée d’échanges.

Une ZFE, Zone à Faibles Émissions, est un territoire destiné à protéger et à améliorer la qualité de l’air des personnes, dans les zones denses les plus polluées.

Nous partageons, bien évidemment, l’objectif d’une meilleure qualité de l’air. Face aux difficultés respiratoires, cancers, problèmes cardiaques, inflammations chroniques, l’urgence est sanitaire, en plus des enjeux de cadre de vie, et de développement durable. Devant le fléau de la pollution atmosphérique, et les conséquences pour l’humain et la planète, nous devons agir, sans attendre.

Une réponse à l’échelle mondiale, aujourd’hui entre les mains des grandes puissances et de leurs dirigeants, tarde indéniablement, avec des COP qui se suivent, mais ne sont pas suffisamment suivies d’effet. Je crois que c’est un avis partagé par beaucoup, qui n’est pas, ce soir, le cœur de notre discussion, mais qui reflète néanmoins une prise de conscience du plus grand nombre, et une volonté populaire d’agir à tous les échelons.

C’est dans cet élan que nous avons souhaité organiser la réunion publique de ce soir, en lien avec le Conseil Citoyen du Développement Humain Durable.

Le sujet de la ZFE doit être pris en main par un maximum d’habitants, qui sont les usagers du périmètre en question. Pour mémoire, la mise en place de la ZFE concerne pour l’instant, les arrondissements de Lyon, les périmètres de Villeurbanne, Bron et Vénissieux, situés à l’intérieur du boulevard Laurent Bonnevay, ainsi que la commune de Caluire-et-Cuire. Elle est déjà en application pour les poids lourds et véhicules utilitaires légers, classés Crit’Air 5, 4 et non classés. 

 Il s’agit, pour l’étape suivante, et à partir de l’été 2022, d’étendre l’interdiction de circuler et de stationner, aux véhicules particuliers classés Crit’Air 5 ou non classés, sur le périmètre de la ZFE actuelle. Ce sont les véhicules diesel qui ont plus de 20 ans, ainsi que les véhicules essence de plus de 23 ans.

Pour la ville de Vénissieux, plus de 1 200 véhicules particuliers sont concernés, soit 4,1% du parc automobile communal. C’est donc un sujet très concret pour les Vénissians concernés, et une échéance qui sera vite arrivée. Mais c’est également un débat de fond sur notre Métropole. Comment l’envisager, comment y circuler, quel droit à la mobilité pour tous ?

La concertation publique sur la ZFE est un processus essentiel, et l’ensemble de la population a tout  intérêt à s’emparer du débat. D’abord parce que beaucoup de monde est susceptible de devoir traverser le périmètre ZFE, qui pourrait d’ailleurs évoluer. Et comme chacun sait, les pollutions atmosphériques se diffusent, nous sommes donc tous bien concernés.

Nous aurons, dans quelques instants une présentation par la Métropole, de la concertation réglementaire actuelle, qui a été prolongée jusqu’au 5 mars, ainsi que des accompagnements à la mise en place de la ZFE 5+. La discussion de ce soir alimentera la réflexion, en apportant de l’information et en recueillant les questions, les propositions, sur le périmètre, sur les dérogations, les aides nécessaires, et les prochaines étapes de mise en œuvre de la ZFE.

Je souhaitais vous indiquer que la Ville de Vénissieux, comme les 59 communes de la Métropole, a été sollicité pour rendre un avis sur cette première étape du projet d’amplification de la ZFE, pour les véhicules de Crit’Air 5 et non classés. Le conseil municipal du 31 janvier a formulé un avis favorable, sur les objectifs de la ZFE-VP 5+, mais un avis réservé, sur les actions et les mesures d’accompagnement envisagées, ainsi que sur les moyens financiers et humains à mettre en œuvre.

Les politiques de développement durable ne sauraient être dissociées des dimensions sociales et économiques, des territoires auxquels elles sont destinées.

  • L’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants va créer un déséquilibre, et accroître les inégalités entre les catégories sociales et géographiques.
  • Pour ne pas engendrer de nouvelles exclusions, il faut accompagner financièrement, tous ceux qui risqueraient de ne pas avoir les moyens de suivre le mouvement.
  • Il faut également veiller à la bonne circulation de l’information, autour des contraintes imposées par la ZFE, mais également autour des aides et des dérogations existantes.

Des efforts sont accomplis, il faut peut-être faire plus. Il faut aussi analyser les premiers retours d’expérience des professionnels du territoire.

La ZFE sur l’ensemble de la Métropole, c’est 20 000 personnes concernées en 2022, pour les critères 5+. Ensuite, ce sera 45 000 pour les Crit’Air4, puis 150 000 pour les Crit’Air 3, sans parler des Crit’Air 2, pour lesquels il faut déjà s’interroger. Nous devons nous donner du temps, pour accompagner étape par étape, le développement de la ZFE. Toute précipitation pouvant être bloquante et au finale, contre-productive.

Autre point de vigilance concernant le contrôle des véhicules circulant dans la ZFE. Je voudrais préciser que les ZFE sont des dispositifs ordonnés par l’État, sur la base d’un décret rendant obligatoire, leur mise en place dans les territoires les plus pollués.L’Etat devait mettre en place un système de verbalisation automatique, par lecture de plaques. Qu’en est-il aujourd’hui ? Car c’est bien à l’Etat de trouver les moyens techniques et financiers de faire respecter la ZFE. Sans que cette charge ne soit, une fois de plus, reportée sur les communes.

Pour conclure cette introduction au débat, je crois que la ZFE peut être un élément de réponse à l’amélioration de la qualité de l’air, si on l’envisage dans le cadre d’une réflexion plus globale, qui est celle du développement des transports en commun et des modes doux, pour offrir aux habitants des solutions alternatives économiques, et adaptées aux besoins de déplacement.

Je vous remercie

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