Nouvelle cuisine centrale, première pierre

A la rentrée 2018, si aucun aléa ne vient retarder les travaux, l’intérêt général sortira, une nouvelle fois, grandi à Vénissieux, et c’est bien ce qui m’importe, au plus haut point. Nos écoliers, nos aînés seront les grands bénéficiaires de notre investissement, et de notre choix politique, fort et déterminé. Il n’y a pas de ville solidaire et humaine, sans des services publics de proximité et de qualité.

Faut-il perdre la maîtrise publique d’un enjeu sanitaire de première importance, surtout en temps de crise ? La construction de la nouvelle cuisine centrale, qui ouvrira ses portes en septembre 2018, apporte une réponse ferme et définitive.

Non, notre majorité n’entend pas céder aux sirènes du privé. Non, notre majorité ne souhaite pas externaliser ce domaine, si précieux, de la restauration collective.

Oui, notre ville privilégiera toujours l’intérêt général à l’intérêt privé. J’entends bien les arguments de l’opposition : c’est trop cher, le coût est trop élevé, etc.

Ce sont les arguments de ceux qui démissionnent, face aux missions de service public de proximité, qui veulent réduire les communes à une chambre d’enregistrement , et non à un centre de décision fort, moteur d’une ambition politique, au service de tous. Car entre nous, depuis quand la santé de nos écoliers, de nos aînés, est-elle un coût ? Depuis quand proposer des repas de qualité et équilibrés à des enfants, qui n’en ont souvent qu’un seul dans la journée, est-il un enjeu secondaire ? J’ai envie de leur répondre : vous vous trompez de cible, et vous vous trompez de mot. La construction de cette nouvelle cuisine centrale n’est pas un coût, mais un investissement.

Je remarque par ailleurs, que l’État a reconnu et partagé la notion d’intérêt général du projet, en nous accordant une subvention DDU, de quasiment 1,2 millions d’euros.

Cette pose de la première pierre s’inscrit dans le temps long de notre ville, sous une forme de complicité, de prolongement et d’écho historiques, de toutes ses avancées progressistes. Pour savoir où l’on veut aller, il faut savoir d’où l’on vient.

Décembre 1941, création des cantines scolaires et familiales.

Je lis cet extrait de la délibération : « Création d’une cantine dans la commune, où la population essentiellement ouvrière, est, en majeure partie, peu aisée, et où les enfants souffrent du fait que la mère, très souvent, travaille à l’usine ».

1945 : création de l’œuvre des cantines des écoles publiques de Vénissieux. Délibération du 28 février 1963 : « Chaque année, une étape est franchie vers la généralisation des restaurants scolaires ».  A l’époque, 14 140 repas, dont 10 500 à titre gratuit, sont servis. Devenue Régie Autonome de Restauration Scolaire et Sociale en 2000, la cuisine centrale renforce encore sa politique de qualité, et se voit attribuer la norme ISO 9001, gage d’un programme nutritionnel ambitieux.

La ville de Vénissieux maintient en effet ses engagements, concernant la confection de repas à base de produits Bio, ou à haute valeur environnementale, à hauteur de 20 % dans les menus. 19.56% d’achats de produits bio dans les menus 2016, correspondant à plus d’1/3 de composantes bio dans les menus (36%).

Au quotidien, pour les écoliers principalement, c’est au minimum : du pain Bio tous les jours ; 1 fruit ou légume + 1 légumineuse ou céréales + 1 laitage Bio par semaine ; 1 à 2 services d’œufs et ovo produits Bio par mois. Chaque mois, un produit est mis à l’honneur, afin de faire découvrir la variété des recettes, de ce produit de saison. Le repas à thème mensuel crée une animation dans la variété des menus, car la restauration est aussi le temps de la découverte, de l’initiation, de l’invitation et du partage. Sa périodicité est hebdomadaire pendant la période estivale.

Un chiffre viendra clore cet historique : une enquête de satisfaction a montré un taux de satisfaction de 94% des convives. Chacun comprendra que notre ville n’ait aucune envie, ni ne ressente le besoin de se priver d’un tel outil de proximité, et d’utilité publique. Elle n’a, au contraire, qu’une idée en tête : le renforcer et l’améliorer.

Au cours de l’année 2016, la cuisine centrale a produit 532 163 repas, avec un pic de production de 4 919 repas/jour. La Régie de restauration livre 42 restaurants scolaires, 7 crèches, 3 centres de loisirs, 2 résidences de personnes âgées, et un foyer soleil. La cuisine centrale a commandé, réceptionné puis transformé, 293 tonnes de produits alimentaires. Les véhicules de la Régie ont parcouru plus de 16 500 km, pour livrer environ 340 tonnes de marchandises.

Deux tiers des enfants scolarisés dans les écoles publiques de Vénissieux, sont inscrits à la restauration scolaire, et chaque jour, plus d’un enfant sur trois bénéficie de ce service. Le secteur scolaire représente 89 % de l’activité, où 110 agents des écoles, assurent la mission de service à table. Le secteur social 10 %, et le secteur « manifestations Ville », 1 % de l’activité. Le service public de restauration scolaire s’adresse en priorité, aux enfants qui sont dans l’impossibilité de prendre leurs repas à la maison. Sur une période de 10 années, on observe une évolution du nombre de repas scolaires produits, de plus de 36%.

Une nouvelle cuisine centrale s’impose, pour répondre à cette demande, et nous l’accompagnons en parallèle, et depuis des années, par la mise en place de self-services dans nos écoles, de façon à accroître le nombre de repas servis.

A Vénissieux, en 2016, le coût moyen d’un repas scolaire servi, est de 7,29€. Le prix de vente des repas scolaires aux familles vénissianes, est au maximum de 3,64 €, soit l’un des plus bas de l’agglomération lyonnaise. Il faut savoir que la participation de la Ville au prix des repas peut s’élever jusqu’à 88 % environ selon les quotients familiaux.

Une nouvelle ère s’ouvre pour notre cuisine centrale, qui répondra à la croissance de la population scolaire, et à la nécessité de garder une maîtrise publique de l’enjeu sanitaire, dans les années à venir.

Le projet a été pensé comme un bâtiment plus fonctionnel et ergonomique, permettant d’augmenter la production de repas (6 000 repas/jours), tout en générant une baisse des coûts de maintenance. Des matériaux durables, une utilisation optimale des énergies, une évolution vers des modes de cuisson alternatifs, des aménagements spécifiques, pour la gestion des déchets et le tri sélectif, figurent au cahier des charges.

Le rez-de-chaussée sera consacré à l’approvisionnement des marchandises, la fabrication des repas, et l’expédition vers les 42 restaurants satellites. L’étage sera destiné aux locaux du personnel, et aux installations techniques de production de froid, et de traitement d’air. Les 32 agents qui œuvrent à la cuisine centrale, que je félicite pour le travail formidable accompli, occuperont un bâtiment plus fonctionnel, plus moderne, doté d’équipements de pointe.

C’est l’un des investissements forts de notre ville, au cours de ce mandat, à hauteur de 8,8 millions d’euros, et je remercie l’État d’avoir attribué une subvention d’1,2 millions d’euros, au titre de la DPV.

J’associe à la réussite de ce projet, l’architecte mandataire AAMCO-NEWA, le bureau d’études BERIM, l’ingénierie de la restauration collective ARTELIA, et la société ERGOS. Sans oublier notre direction du patrimoine, à la conduite de l’opération.

A la rentrée 2018, si aucun aléa ne vient retarder les travaux, l’intérêt général sortira, une nouvelle fois, grandi à Vénissieux, et c’est bien ce qui m’importe, au plus haut point. Nos écoliers, nos aînés seront les grands bénéficiaires de notre investissement, et de notre choix politique, fort et déterminé. Il n’y a pas de ville solidaire et humaine, sans des services publics de proximité et de qualité.

Nous le savons, et la nouvelle cuisine centrale en sera la parfaite illustration.

Je vous remercie.

 

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