Inauguration du Grand Rendez-Vous 2017

… »Les Vénissians ont besoin des politiques de proximité, et ils ont besoin de frapper à une porte qu’ils connaissent : la commune. Ils ont besoin de mettre des visages sur les services ,que l’on peut leur rendre : la fonction publique territoriale. . »…

 

Nous sommes et vous êtes des bâtisseurs. Nous sommes et vous êtes des architectes du présent de Vénissieux, et de sa projection dans un proche avenir. Une ville ne peut pas avancer, sans la volonté de ses partenaires, sans la prise en main de ses habitants. S’investir, voilà le verbe que nous partageons. S’investir, pas pour nous ou nos quelconques egos, mais pour les Vénissians, pour les jeunes générations, pour Vénissieux.

Je voudrais adresser un grand remerciement, aux très nombreux participants de ce Grand Rendez-Vous de la Ville. Partenaires institutionnels, acteurs économiques et sociaux, milieu associatif, monde de l’éducation, de la culture et du sport, habitants et agents de tous nos services : vous avez tous répondu présent, vous vous êtes tous mobilisés. Alors, au nom de tous les Vénissians, je tiens à vous remercier chaleureusement, et je vous suis très reconnaissante de votre engagement sincère, et de votre investissement permanent à Vénissieux.

Une semaine comme un point de passage, pour mesurer ce qui a été réussi ou pas assez abouti, depuis 2011, date du dernier Grand Rendez-Vous. Une semaine pour se projeter, et pour nous projeter, dans ce que sera Vénissieux à l’horizon 2030, car 2030, c’est déjà demain.

Nous devons donc réunir toutes nos énergies, pour maintenir, prolonger et renforcer, la dynamique vénissiane. Dans un contexte d’incertitudes totales, quant à l’avenir des finances des collectivités locales. Il faut se dire la vérité, aux habitants, comme à tous les acteurs de terrain : jamais les budgets des communes n’ont dû faire face, à de telles baisses de dotation de l’Etat. Nous ne retrouverons pas les capacités d’investissement, du début des années 2010, c’est une certitude. Et pourtant, notre ville doit continuer d’avancer, malgré les 13 milliards d’euros d’économies, demandées aux collectivités territoriales, pour les cinq ans à venir. Malgré les 70 000 suppressions de postes, prévues dans la fonction publique territoriale, malgré la perte du levier de la fiscalité locale.

La porte sera étroite, et le pire serait que nos villes deviennent des chambres d’enregistrement, d’une politique décidée à Paris, ou que le maire s’apparente, à un gestionnaire des affaires courantes. Je m’y refuse. Ce contexte général influera sur nos projets, à n’en pas douter, mais nous devons, néanmoins, garder le cap, et conserver les particularités et singularités de nos politiques de proximité.

Les priorités ne sont pas identiques dans toutes les villes, mais à aucun moment, je n’entends céder sur les nôtres : bâtir une ville solidaire et citoyenne ; renforcer l’éducation et la culture populaire ; maintenir nos investissements, au service de l’intérêt général ; poursuivre le développement économique de tous nos territoires, et le faire partager auprès de tous les Vénissians. Vous le voyez, nous aurons besoin d’être volontaires, déterminés et soudés, pour ouvrir un nouveau chapitre de notre ville.

Je crois en la force de nos services publics de proximité, et à leur présence indispensable, dans tous les quartiers. La ville de demain sera une ville de services publics, si l’on veut garantir une continuité territoriale, et une mobilité des habitants dans nos agglomérations, pour désenclaver les quartiers, et les rendre plus proches entre eux, et entre périphérie et ville centre. Mais je sais aussi, tout ce que peut apporter le privé, et je reviendrai sur le rôle et l’engagement dévoué des entreprises vénissianes, dans tous nos quartiers et auprès de la population.

Pour donner le ton de ce Grand Rendez-Vous, deux inaugurations de taille, sont venues illustrer le déploiement de nos politiques de proximité. Vous le savez, nous avons posé la première pierre de la nouvelle cuisine centrale, qui, dès 2018, pourra produire 6 000 repas/jours, à destination des tout-petits, de tous les écoliers de nos groupes scolaires, de nos aînés, et des centres sociaux.

Un : l’intérêt général.

Deux : garder la maîtrise publique d’un enjeu sanitaire de première importance, quand on sait que bon nombre d’enfants, n’ont qu’un repas équilibré dans la journée, celui de la cantine.

En filigrane, nous retrouvons notre politique d’investissement, qui stimule l’économie de proximité et l’emploi local, tout en profitant au plus grand nombre, et aux familles vénissianes.

L’autre exemple touche à la culture de proximité. L’Espace Pandora, association vénissiane, qui œuvre pour la poésie, la lecture et la littérature, occupe de nouveaux locaux, de plain-pied et en centre-ville, que nous venons d’inaugurer. J’y vois un acte fort, un acte d’attachement profond, au monde de la culture et de la création. Au nom de l’austérité, de nombreuses villes ont coupé les financements culturels, nous n’avons pas choisi cette voie de la facilité. Imagine-t-on des quartiers sans la présence d’une culture populaire, des habitants privés de l’accès à la curiosité, à l’altérité et aux loisirs ? En temps de crise, la culture n’est pas nécessaire, elle devient indispensable.

Je rappelle aussi une réalité économique : le poids du secteur culturel dans l’économie, c’est près de 670 000 emplois en France, et 3,2% du PIB national. Et c’est au cœur de nos quartiers, un élément de leur dynamisme, et du vivre ensemble. Nous avons également tenu à coupler la Semaine Bleue au Grand Rendez-Vous. Il faut penser les villes de demain, à l’aune de l’allongement de la durée de vie, et du vieillissement annoncé de la population.

A Vénissieux, les projections pour 2020 confirment une tendance nette : par rapport à 2011, en l’espace de 9 ans, la population âgée de plus de 60 ans, aura augmenté de 6%, et de 18,4% pour les plus de 75 ans. Les défis ne relèvent pas du seul domaine sanitaire, mais de la citoyenneté, de l’accès à la culture, ou à des activités sportives, des conditions de logement, de la mobilité, des risques d’isolement, etc. Quelle ville pour nos aînés, et quelle place vont-ils occuper dans nos villes ? Dans cette perspective, je défends auprès de l’ARS, le dossier de l’implantation d’un nouvel EHPAD au Puisoz, et nous faisons en sorte, dès aujourd’hui, d’inciter les professions médicales et spécialistes, à venir s’installer sur le futur site.

Une ville forme un ensemble, aussi sensible et complexe, que le mécanisme d’une horloge. Il faut que les engrenages s’emboîtent, et que toutes les pièces se mettent en mouvement. Nous ne pouvons séparer l’urbanisme du transport, les politiques de la ville de l’emploi, la culture de l’éducation, la santé du sport pour tous. Le développement d’une ville, ce n’est pas un domaine à renforcer, et l’autre attendra, ce n’est pas un quartier à privilégier, et les autres attendront. Non, il faut actionner tous les leviers, et tous les leviers en même temps.

Les points de repère du programme du Grand Rendez-Vous, montrent combien nous voulons penser la ville dans sa globalité, et dans l’expression de toutes ses singularités.

Je remercie tous les intervenants et participants aux débats et tables rondes, qui vont avoir lieu. Mais j’invite surtout les Vénissians, à suivre et contribuer, par leur expérience, par leur vécu, par leurs propositions, aux thématiques mises en place, et aux rencontres qui auront lieu salle Irène Joliot-Curie. Il est important pour les familles, de découvrir et de partager, le projet éducatif de territoire, des 0-18 ans.

L’éducation est au centre de tout, et elle est l’avenir d’une ville. Je souhaite, à cette occasion, la bienvenue aux 260 nouveaux enseignants, qui viennent de rejoindre nos groupes scolaires, collèges et lycées. 21% de notre budget est consacré à l’éducation, c’est un choix politique fort. Deux groupes scolaires ont vu le jour, en l’espace de quatre ans. Les temps scolaires et périscolaires, forment un ensemble cohérent, se complètent et se répondent, pour l’épanouissement de l’enfant. Les Equipements Polyvalents Jeunes, le Conseil Municipal d’Enfants, tout ce que nous mettons en place, favorise la construction et l’émergence, d’une citoyenneté en devenir.

En 30 ans de crise, voire plus, le logement est devenu un marqueur du déclassement social. Nous ferons le point, avec la Fondation Abbé Pierre, sur les dispositifs à appliquer d’urgence, pour mettre fin au mal logement et expulsions, qui affectent tant de familles en France. Vénissieux compte 50% de logements sociaux, et 400 nouveaux logements locatifs sociaux, seront construits en 2018 et 2019, afin de répondre à l’urgence sociale, que certains feignent de ne pas voir. Des secteurs sont appelés à se densifier, alors que d’autres seront préservés. Mais d’une façon générale, nous veillerons à ce que les prochains programmes immobiliers, outre confort et basse consommation, intègrent une réelle dimension paysagère et esthétique, avec des espaces de vie.

Développement de la ville et développement humain durable, doivent avancer de pair. Les deux thèmes feront l’objet de débats. On s’interrogera sur le renouvellement urbain, sur les innovations dans l’habitat participatif, les quartiers innovants… Nous présenterons les avancées du chantier du projet Grand Parilly Puisoz, véritable locomotive économique, sociale et urbaine, de Vénissieux.

Nous sommes convaincus que le développement humain durable, est l’un des enjeux clés de l’avenir des grandes agglomérations. Le nouvel Agenda 21 de la ville, sera présenté à l’occasion de ce Grand Rendez-Vous. Nos modes de production, et de consommation, changent, et changeront encore, dans un proche avenir. Là encore, la réflexion doit être collective, et partagée par tous, sans interdire, ni privatiser les accès de ville aux familles les plus modestes. Ne créons pas à nouveau, des fractures territoriales et sociales, dont les grandes agglomérations portent les traces, encore aujourd’hui.

La sécurité et le droit à la tranquillité font partie des grands enjeux territoriaux. Je préfère travailler avec sérieux, humilité, loin de toute démagogie ou de tout triomphalisme, en collaboration étroite avec l’ensemble des partenaires : l’Etat, la Police nationale et municipale, les bailleurs, le TCL, etc. Nous obtenons des résultats, mais je sais aussi les avancées fragiles. Il n’y a pas, en tout cas, de zone de non-droit, à Vénissieux. Une conférence avec tous les acteurs de terrain, nous présentera les nouveaux défis en la matière, et les moyens pour y faire face.

Deux autres points cruciaux feront l’objet de notre attention, à l’occasion de ce Grand Rendez-Vous. L’économie sociale et solidaire est une réponse innovante, qui peut générer des emplois, et des activités au service des habitants et des quartiers. D’une façon générale, nos territoires ont retrouvé une attractivité réelle.

Je voudrais saluer le sens des responsabilités, dont font preuve, les chefs d’entreprise à Vénissieux. 100 entreprises partenaires, font désormais partie de la charte de coopération que nous avons mise en place, pour rapprocher les jeunes du marché du travail. Ce chiffre « 100 » illustre l’attachement, et la fidélité des PME, TPE et grandes entreprises, à l’égard du bassin d’emploi, de la vie des quartiers, et de l’identité vénissiane. Nous avons cette chance, et je peux vous assurer, que toute l’équipe municipale en a pleinement conscience.

Le fil rouge de ce Grand Rendez-Vous, ce sont les Vénissians, rien que les Vénissians. Ils seront mis à l’honneur, lors des reconnaissances, qui clôtureront cette semaine de manifestations. J’ai l’habitude de dire qu’on ne bâtit pas une ville sans, ou au-dessus de ses habitants, mais avec eux, au plus près des besoins et attentes, qu’ils manifestent.

Nous n’en serions pas là, sans les hommes et les femmes, qui s’engagent et oeuvrent, pour améliorer la vie quotidienne des quartiers. Raison de plus pour les inciter à rejoindre les conseils de quartiers, qui seront renouvelés cet automne. Le Grand Rendez-Vous nous offre l’occasion de lancer l’appel à candidature et d’entendre les témoignages et les expériences acquises des délégués actuels au terme de leur mandat.

Nous avons ainsi, voulu donner une résonnance plus forte, à la démocratie participative. Nos démocraties ne vont pas bien, et la démocratie de proximité subit, elle aussi, cet essoufflement. Mais ne baissons pas les bras pour autant ! Je suis convaincue au contraire, que les villes de demain seront, plus que jamais, participatives et éco-citoyennes.

Nous avons tenu à ce que ce Grand Rendez-Vous soit le plus pédagogique, et le plus ouvert possible. Tous les sujets, même les plus sensibles, sont sur la table. Rien n’aurait été possible sans vous, nos partenaires de confiance, et sans la mobilisation des fonctionnaires, et des services de notre ville. Je vous remercie une nouvelle fois.

Vénissieux a du caractère, et ses singularités s’affirment, au sein de la Métropole. Mutualiser des compétences ne m’effraie pas, mais métropoliser nos villes, nos quartiers, nos esprits, sans tenir compte des particularités des uns et des autres, débouchera sur une impasse. Les Vénissians ont besoin des politiques de proximité, et ils ont besoin de frapper à une porte qu’ils connaissent : la commune. Ils ont besoin de mettre des visages sur les services ,que l’on peut leur rendre : la fonction publique territoriale.

Ils ont besoin de l’esprit d’initiative, de l’innovation, de l’énergie, de l’audace de tous nos partenaires, de tous les acteurs de terrain, de vous tous, ici réunis au Grand Rendez-Vous. Depuis plus de 30 ans, Vénissieux a effectué un sacré parcours, mais le plus beau et le plus captivant, est celui qui nous attend.

Je vous remercie.

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