Hommage à Françoise Sagan  – 10 ans de sa disparition

24 septembre 2014

Ce sont des vers de Paul Éluard qui ont inspiré à Françoise Sagan en 1954 le titre de son premier roman, « Bonjour Tristesse » Le succès est immédiat pour cette jeune auteure de 18 ans qui intégrera très vite la famille des grands écrivains du XXème siècle, marquant de son empreinte si singulière la littérature française. Un talent éclatant et indiscutable : 30 millions de livres vendus en France, des œuvres traduites en 15 langues. Passionnée d’écriture, elle a écrit des pièces de théâtre, des scénarios, des biographies… Une écrivaine talentueuse qui a côtoyé Jean-Paul Sartre, Juliette Gréco, Orson Welles, Tennessee Williams, Billy Holliday…

Ce sont des vers de Paul Éluard qui ont inspiré à Françoise Sagan en 1954 le titre de son premier roman, « Bonjour Tristesse » Le succès est immédiat pour cette jeune auteure de 18 ans qui intégrera très vite la famille des grands écrivains du XXème siècle, marquant de son empreinte si singulière la littérature française. Un talent éclatant et indiscutable : 30 millions de livres vendus en France, des œuvres traduites en 15 langues. Passionnée d’écriture, elle a écrit des pièces de théâtre, des scénarios, des biographies… Une écrivaine talentueuse qui a côtoyé Jean-Paul Sartre, Juliette Gréco, Orson Welles, Tennessee Williams, Billy Holliday…

« Ma mère nourrissait, depuis le jour où elle a découvert la lecture — et ce fut très tôt — une vraie passion pour la littérature parce qu’elle a compris que le livre était l’un des principaux leviers de l’esprit, de la mémoire et surtout de l’imagination. L’imagination, disait elle, « est la première des vertus parce qu’elle est le départ de la compréhension ; l’imagination agit sur tout, la tête, le cœur, l’intelligence. Sans elle, tout est perdu. C’est une vertu qui devient rare. Surtout dans sa forme exacerbée qu’est la gratuité. » Denis Westhoff

Françoise Sagan c’est avant tout le plaisir d’écrire car la magie est plus forte que le reste. C’était aussi cette personnalité profondément libre qui croquait la vie à s’en bruler les ailes. Entre passion exaltante et passion destructrice, Françoise Sagan défiait la vie avec fureur, sans interdits, refusant que des codes sociétaux l’empêchent de choisir son destin.

«  Odieuse époque que la nôtre, celle où le risque, l’imprévu, l’irraisonnable, sont perpétuellement rejetés, confrontés à des chiffres, des déficits où des calculs.»

Au travers de ses engagements aussi, Françoise Sagan affichait son indépendance, le refus de s’installer dans le « politiquement correct ». Elle était signataire en 1961, de la Déclaration sur les droits à l’insoumission dans la guerre d’Algérie (Manifeste des 121). En 1971, elle associa son nom au Manifeste des « 343 salopes » (appel à la légalisation et à la dépénalisation de l’IVG).

Je vous invite à découvrir ou redécouvrir Françoise Sagan, elle qui si souvent fut réduite à son premier succès, enfermée dans un personnage. Sa finesse et sa délicatesse de cœur, elle les a indiscutablement transmises à son fils, Denis Westhoff. Dans « Sagan et fils », Il dresse, toute en finesse et avec un certain humour, le portrait attachant et empreint de tendresse de ses parents ; un portrait éloigné des stéréotypes décriés par certains biographes. Au travers de nombreuses anecdotes, on y découvre, avec pudeur, l’intimité familiale de Françoise Sagan, toute sa délicatesse et son élégance dans ses relations avec son fils, son environnement familial et ses amis.

« Je n’ai pas besoin de miroir. Lorsque je regarde quelqu’un c’est pour le voir, ce n’est pas pour voir dans ses yeux mon reflet. » Françoise Sagan

Avec ce livre, Denis Westhoff rétablit une certaine vérité sur ses parents qui lui ont transmis le respect, l’indignation et l’enthousiasme, un amour filial qui a fait de lui une bien « belle personne ».

Sur son épitaphe qu’elle a rédigé elle-même elle écrira : « Sagan, Françoise. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, Bonjour tristesse, qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même. »

En cette année de 10ème anniversaire de sa disparition, je tiens à rendre hommage à cette grande dame comme la France sait parfois les révéler. Elle a fait preuve de la plus savante introspection de l’âme humaine, qu’elle a su nous faire partager, à travers sa plume virtuose et impertinente.

 

X