Familles à énergie positive

Lundi 6 février 2012 – Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion du défi « familles à énergie positive », samedi 4 février dernier.

Lundi 6 février 2012

Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion du défi « familles à énergie positive », Grand Lyon 2011-2012,samedi 4 février dernier.

La question du développement durable n’est pas qu’une question politique, économique, une question que l’on déléguerait à d’autres, pour trouver des solutions. C’est aussi notre question à tous, une somme de gestes quotidiens à découvrir, de comportements à modifier, non pas pour sous-consommer, mais pour consommer plus intelligemment. Je crois aux vertus de l’éco-citoyenneté, c’est à dire à la volonté de chacun de nous de contribuer au respect de l’environnement, à l’amélioration du cadre.

Nous avons d’ailleurs accordé une large place à cette participation active des habitants, dans les actions et opérations programmées, dans le cadre de l’Agenda 21 dont s’est dotée la ville de Vénissieux. Il faut impulser des grandes lignes, bien évidemment, se fixer des objectifs, mais les grands accords internationaux n’apporteront pas, à eux seuls, toutes les solutions. J’en veux pour preuve que malgré les accords de Kyoto, malgré les sommets de Cancun et Durban, jamais les émissions de CO2 n’avaient atteint un niveau aussi haut en 2010, dépassant de 5% le pic record enregistré en 2008. C’est bien par l’engagement citoyen, par notre volonté collective de modifier les modes de développement économique, que nous parviendrons à agir sur l’environnement.

Dans le cadre de cette démarche active, nous pouvons tous féliciter les familles qui se sont engagées dans le défi « Familles à énergie positive », piloté par l’Agence Locale de l’énergie de l’agglomération lyonnaise. Soutenu par l’Ademe et la Région, ce défi est en phase avec les orientations de notre ville, et de notre politique de Développement Humain Durable, qui vise à associer et à sensibiliser les Vénissians, sur des sujets comme les consommations énergétiques domestiques, et les émissions de gaz à effet de serre.

L’agenda 21, feuille de route pour construire et dessiner une ville, plus respectueuse de son environnement et de son cadre de vie, avait lui aussi bénéficié d’une forte mobilisation des habitants, lors des réunions publiques du Conseil du Développement Humain Durable. Les mentalités ont changé, et l’implication de la population, comme celle des familles ici présentes, montre que les années de sur-consommation, et de gaspillages en tous genres, sont derrière nous.

Je sais par exemple que l’équipe vénissiane a travaillé sur différentes sources d’énergie (électricité, gaz, fuel et l’eau), et testé différents dispositifs économiques. L’objectif est d’atteindre, dans les logements respectifs, une baisse de la consommation énergétique et d’eau de 8%, par rapport à l’année précédente. Les équipes, qui avaient participé à l’édition précédente, ont économisé, en moyenne, 150€ sur leurs factures énergétiques, ce qui n’est pas négligeable.

A l’échelle de notre commune, notre réflexion aborde l’enjeu énergétique sous l’angle social, deux dimensions indissociables à mes yeux. Imaginer une politique environnementale sans la lier à la priorité humaine, c’est installer des éoliennes là où l’on sait qu’il n’y a jamais de vent…

Dans un contexte de libéralisation généralisée des matières premières, la ville de Vénissieux a ainsi développé, une politique de solidarité et de partage ambitieuse. Nous sommes propriétaires d’un des réseaux de chaleur les plus importants de l’agglomération, avec plus de 10 000 logements raccordés. Notre volonté est triple : réduire les coûts énergétiques pour les Vénissians ; diversifier nos ressources afin de sortir de la dépendance au fuel ; améliorer notre cadre environnemental.

Ces investissements sont des investissements lourds, mais ce sont des investissements d’avenir. Grâce à l’installation de deux chaudières biomasse, notre réseau de chauffage urbain fonctionne aujourd’hui avec 40% d’énergie renouvelable, et nous explorons plusieurs pistes pour passer au-dessus de la barre des 50%. Un pourcentage qui n’est pas uniquement symbolique : il ferait basculer, pour les usagers du réseau, la TVA de 19,6 à 5,5%, soit une économie substantielle de 10% sur leurs factures.

Pour donner un ordre de mesure, depuis 2003, la Ville et son délégataire ont investi près de 15 millions d’€ pour diversifier les énergies, et améliorer le cadre environnemental. Entre vos intentions, vos démarches et les nôtres, il y a bien une synergie, une convergence de vues pour consommer mieux, pour construire un développement durable et humain. Dans cette optique-là, qu’elles soient petites, grandes ou originales, toutes les actions comptent autant les unes que les autres.

Je vous remercie.

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