Le 19 décembre
Retrouvez l’intervention à l’occasion de la proclamation des résultats de l’élection des délégués de quartier, vendredi 16 décembre 2011.
120 candidats, dont 54 femmes, et parmi ces 120 candidats, 76 d’entre eux se présentaient pour la première fois, signe de vitalité et d’attachement à la démocratie de proximité. Les élections des délégués sont à peine derrière nous et les nouveaux conseils de quartier bientôt en état de marche pour bâtir ensemble la ville d’aujourd’hui et de demain. Avec une participation de 600 personnes aux assemblées générales 2011, semblable à celles de 2010, nous pouvons nous appuyer sur un terreau citoyen pour faire vivre cette citoyenneté.
La démocratie de proximité n’est pas une voix facile dans un contexte de crise. Chacun étant pris par son quotidien, ses difficultés de vie et toute l’énergie qu’il faut déployer pour soi et sa famille.
Je tiens donc à remercier les électeurs vénissians qui ont participé aux élections et aux différentes assemblées générales. Ils ont manifesté leur attachement à leur quartier, leur ville et à l’expression de la démocratie de proximité. Je veux aussi remercier les délégués de quartier du mandat précédent qui ont accepté de donner du temps, de l’investissement pour améliorer la vie des vénissians.
Tous les candidats à l’élection des délégués de quartier, qu’ils soient élus ou pas, doivent également être remerciés. Ce sont des citoyens engagés dans la vie de la cité. Pour ceux qui n’ont pas été élus, je ne doute pas qu’ils continueront à s’investir pour le bien commun, la solidarité et le vivre ensemble.
S’il y a un mot que je déteste en politique, c’est bien celui de « gouvernance ». L’essor de Vénissieux n’est pas lié à une quelconque gouvernance, froide, désincarnée, technocratique, mais bien à un pacte, un contrat humain et de réciprocité passé entre les habitants et l’équipe municipale, entre l’équipe municipale et les habitants.
Une ville n’avance pas sans ses habitants, une ville n’avance pas au-dessus de ses habitants, une ville avance avec ses habitants ! C’est ce lien de la démocratie de proximité, ce lien de l’engagement de chacun d’entre vous pour faire bouger la vie de nos quartiers, pour nous interpeller aussi, c’est ce lien indéfectible, sans esprit partisan, que je défends avec force et détermination. Quand la verticalité des décisions supra-nationales et nationales étouffe la démocratie, les conseils de quartier, au contraire, la redynamisent, la revitalisent, redonnent un sens au vivre-ensemble au coin de sa rue, sur le pas de sa porte.
C’est la raison pour laquelle la ville de Vénissieux a créé les conseils de quartier bien avant la loi Vaillant de 2002. C’est la raison pour laquelle aussi nous nous opposons à la réforme des collectivités territoriales, cette fameuse gouvernance de centres de pouvoir éloignés de tout, et surtout du citoyen. Je ferme la parenthèse.
A Vénissieux, nous avons donc créé les conseils de quartier en 1989 et, depuis cette date, ils ont été un des éléments moteur du développement de notre ville. Je le dis à chacun de vous : en tant que maire, et au nom de l’équipe municipale, les 13 conseils que comptent Vénissieux sont plus qu’une interface, ce sont des aiguillons et des socles solides pour la démocratie de proximité.
Leur rôle et leur légitimité ne sont plus à démontrer : c’est un rouage essentiel de la participation des habitants à la vie de leur quartier.
Votre implication est une chance pour nous, elle est aussi un signe fort pour la citoyenneté en général, et pour l’identité vénissiane en particulier. A l’heure où les marchés mettent la main sur les finances publiques et la souveraineté des Etats, à l’heure où les chantres du libéralisme rampent au pied des agences de notation, il est urgent et grand temps de remettre l’engagement citoyen au centre de nos réflexions et décisions.
Vous le savez aussi bien que moi, il ne faut pas prendre à la légère la crise morale et civique que traverse notre pays, ni la reléguer derrière la crise économique et sociale. Les taux d’abstention record après chaque scrutin, la défiance envers le politique ou toute forme de représentation, le sentiment d’abandon, d’être non représenté, ignoré, ce dépit qu’expriment les Français donne une idée du désarroi actuel. Tous ces signaux d’alarme, conjugués à la montée des populismes, doivent nous inciter à recréer une dynamique démocratique, à renforcer tous les leviers participatifs et tous les instruments de proximité, à l’image des conseils des quartiers que vous intégrez.
La création d’un conseil municipal enfants, dès septembre 2012, s’inscrit elle aussi dans cette démarche, celle d’une renaissance de l’engagement citoyen. On le sait tous ici : la démocratie ne se porte bien que si l’on s’en sert. Alors, au nom de toute l’équipe municipale, je vous adresse mes remerciements et mes compliments pour votre contribution et votre apport à la vie et à l’avenir de Vénissieux.
Je vous remercie.
