Conseil municipal : vote du budget

Un budget primitif 2022 placé sous le signe de l’intérêt général et de l’urgence sociale et aussi une montée en puissance des dépenses d’investissement

CONSEIL MUNICIPAL DU 31 JANVIER 2022 – Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°1 « FINANCES LOCALES. Budget primitif 2022. Budget principal et budget annexe. » 

La crise sanitaire n’est toujours pas derrière nous

Ce n’est pas le moment de relâcher nos efforts. Plus la crise sanitaire durera, et plus les crises sociale et économique s’amplifieront, et plus les inégalités se creuseront.

Aujourd’hui en France, sept millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire pour vivre, soit 10% de notre population, et quatre millions de personnes supplémentaires sont en situation de vulnérabilité, à cause de la crise. Il faut penser et agir pour nos aînés, les jeunes et étudiants, les personnes les plus précaires, et les familles démunies, touchés de plein fouet par les répercussions de la pandémie. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Pendant que les habitants des villes populaires souffrent, d’autres s’enrichissent sans compter.

En France, les cinq premières fortunes ont doublé leur richesse depuis mars 2020 : elles ont gagné 173 milliards d’euros. C’est près de ce que l’Etat a dépensé, pour faire face au Covid-19, en un an. Avec les gains engrangés en 19 mois par les milliardaires, on pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public ! Effet d’aubaine pour les milliardaires : les banques centrales ont injecté des milliers de milliards de dollars dans les marchés financiers, pour relancer l’économie, lesquels ont fini dans les poches des milliardaires.

Jamais peut-être, avons-nous vécu dans une société aussi inégalitaire, dont les fractures et les divisions deviennent abyssales, se creusent sous nos yeux, et dont les injustices sont intolérables. Il n’y a qu’un mot à opposer à ces politiques libérales désastreuses : la solidarité, nos solidarités de tous les instants. Et nous savons entre les mains de qui, ces solidarités doivent être distribuées : par nos politiques de proximité, par nos services publics, par nos citoyennetés.

Intérêt général et urgence sociale

Voilà pourquoi et plus que jamais, notre budget primitif 2022 est placé sous le signe de l’intérêt général, et de l’urgence sociale. A Vénissieux, la crise, les crises sont là, comme dans toutes les villes populaires de France.

Juste un chiffre pour mesurer son impact, sur les familles les plus modestes : à Vénissieux, entre 2019 et 2021, le nombre de foyers au RSA a augmenté de 21% (26% pour l’ensemble de la Métropole) ! A ce titre, le montant des aides facultatives attribuées par le CCAS, est passé de 110.000€ annuels en 2019, à 155.000€ estimés en 2021. Et nous venons de mettre en place de nouvelles aides, comme l’aide au paiement des frais de santé, par exemple. 2,5 millions d’euros de la ville sont d’ores et déjà dédiés au CCAS, dans le cadre du développement du plan de mandat, mais aussi pour faire face aux nouveaux besoins sociaux actuels des Vénissians.

L’élaboration de nos budgets intègre des marges de manœuvre, pour faire face à des imprévus. On peut évaluer l’enveloppe financière allouée à cette crise sanitaire, à un peu plus de 4 millions d’euros pour la ville de Vénissieux.

4 millions pour aider tous les habitants, les associations, et les acteurs économiques de notre territoire. 4 millions pour traverser cette période très difficile pour beaucoup de Vénissians, pour amortir autant que possible, le choc social et économique, lié à l’émergence de la Covid-19. 4 millions pour inscrire les principes de solidarité au présent, dans notre identité collective, ici à Vénissieux.

En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement, nous les augmentons à hauteur de 96,9 millions d’euros, en hausse de 1,3%. Car la solidarité s’inscrit dans les périodes difficiles, comme les périodes plus courantes. Cela signifie plus de services pour les Vénissians : en 2021, c’était, entre autres, la garderie périscolaire du matin, l’accueil du mercredi à la journée, l’accueil de jour médicalisé Résidence Ludovic Bonin, des actions initiées, comme les territoires zéro chômeur longue durée, ou encore l’expérimentation Territoire zéro non-recours, au Moulin-à-Vent.

Bref, malgré un contexte sanitaire difficile, Vénissieux a continué d’avancer en 2021, et le budget 2022 vient prolonger ce mouvement. J’ouvre une parenthèse à ce sujet : je tiens à féliciter tous les services, tous les agents, qui s’adaptent constamment aux contraintes sanitaires, et qui travaillent dans des conditions qu’on a connues plus sereines.

Des investissements pour l’avenir

Notre budget 2022, c’est aussi une montée en puissance des dépenses d’investissement, avec un rythme annuel de 21 millions d’euros par an, jusqu’à la fin du mandat. Ils viennent abonder la maintenance de notre patrimoine, gage pour les Vénissians d’équipements rénovés et adaptés, aux nouveaux besoins de la population. Ils viennent surtout dessiner le proche avenir de notre ville, en constante évolution. L’extension du groupe scolaire Jules Guesde, la Maison de l’enfance Max Barel, l’arrivée prochaine d’un nouvel équipement polyvalent Pyramide, la création d’un terrain extérieur de futsal, la rénovation du revêtement synthétique stade Laurent Gerin, figurent au calendrier des principales opérations d’équipement. L’enfance, la jeunesse, la famille, le sport, la citoyenneté, la culture, symboles des politiques de proximité et services publics, que notre majorité municipale incarne et défend.

Cette crise, toujours en cours, aurait dû être l’occasion d’ouvrir un vrai débat sur le rôle considérable des communes, et la réactivité des services publics de proximité, en période de crise.

J’emploie le conditionnel passé car, à aucun moment, le gouvernement macroniste n’a changé son comportement, le plus souvent très méprisant, à l’égard des collectivités locales. Il continue au contraire de réduire l’autonomie financière des communes, et d’en remettre en cause, le principe fondamental de libre administration. Les Villes ne conservent un pouvoir d’action, que sur les produits de services et qu’une partie de la fiscalité directe. C’est une façon indirecte de mettre sous tutelle, les politiques de proximité, et de les uniformiser, parfois même sous la menace de sanctions, comme on l’a vu lors de la contractualisation des dépenses de fonctionnement. Nous combattons et dénonçons cette dérive, qui va à l’encontre des intérêts des habitants, et qui affaiblit année, après année, les services publics de proximité, sans lesquels la crise sanitaire aurait été encore plus violente qu’elle ne l’a été, dans les villes populaires notamment.

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