Conseil municipal : Subvention à Pimms Médiation Lyon Métropole

… »Nos politiques sociales de proximité doivent constamment s’adapter à des besoins nouveaux, à une réalité du terrain, dont la nature change crise après crise. »…

CONSEIL MUNICIPAL DU 4 OCTOBRE 2021 - Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°5 « ACTION SOCIALE. Attribution d’une subvention exceptionnelle à l’association Pimms Médiation Lyon Métropole pour le projet Territoire Zéro Non-Recours. »

Sous le terme de précarité, il n’y en a pas qu’une, mais bien plusieurs. Précarité d’emploi, précarité de logement, précarité énergétique, précarité sociale, précarité financière, précarité monoparentale, alimentaire.

Nos politiques sociales de proximité doivent constamment s’adapter à des besoins nouveaux, à une réalité du terrain, dont la nature change crise après crise.

C’est ce que nous faisons, en innovant et en développant des dispositifs qui répondent à l’urgence sociale. L’écrivain public, la réactivation du centre d’appels lors de la crise sanitaire, l’ouverture d’un accueil de jour médicalisé, l’arrivée de contrats de service civique au CCAS, chargés de renouer le lien social, d’échanger et d’entrer en relation avec les personnes âgées les plus isolées à Vénissieux, la distribution de chèques alimentaires à 1379 familles lors de la crise sanitaire, autant d’exemples de réactivité.

Je n’oublie pas non plus la mise en place avec nos partenaires, depuis le printemps dernier, de la cellule de veille sanitaire et sociale, pour lutter contre l’isolement des personnes âgées. Ce travail d’adaptation va s’intensifier au croisement des trois crises actuelles, sanitaire, sociale et économique.

Ce soir, notre ville lance donc le projet d’expérimentation « Territoire Zéro non-recours ».

Nous y travaillons depuis janvier 2020, parmi un collectif de 20 structures de la métropole lyonnaise. Il s’agit d’aller vers les personnes en précarité, pour leur faire connaître leurs droits, et bien les orienter. Des familles, des personnes éligibles au RSA ne sollicitent pas les aides auxquelles elles ont droit. Les raisons sont multiples : manque d’information, découragement face aux démarches, crainte d’effets induits, de stigmatisation, estime de soi, dénigrement de ses capacités.

Avec cette expérimentation, un ambassadeur des droits sera mis en place pour repérer, écouter et orienter les personnes en précarité. En parallèle, le projet propose également un coordinateur ressources à l’échelle métropolitaine, en charge de mutualiser les connaissances des aides entre les structures elles-mêmes, publiques ou privées.

Cette expérimentation sera portée par le Pimms Médiation Lyon Métropole, et elle concernera pendant un an le quartier du Moulin-à-Vent, secteur correspondant aux caractéristiques retenues : un peu moins de 15 000 habitants, 18,6% de taux de pauvreté, un centre social très actif, et un maillage associatif un peu moins dense qu’ailleurs.

Jeunes, salariés, familles, personnes âgées, l’année de pandémie que nous venons de connaître a laissé des traces profondes dans l’ensemble de notre société. Je l’ai déjà dit : en termes budgétaire, en termes de solidarité, 2022 sera à nouveau une année hors norme.

A Vénissieux, comme dans toutes les villes populaires, on a noté une forte demande sociale au dernier trimestre 2020, et après une légère accalmie, le nombre de sollicitations est reparti à la hausse dès le second semestre 2021, et devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année.

D’après les chiffres transmis par la Maison de la Métropole, le nombre de foyers au RSA a augmenté de 21% entre 2019 et 2021 à Vénissieux.

Dans ce contexte, la réforme de l’assurance chômage du gouvernement est irresponsable, et va accentuer encore un peu plus la précarité et la pauvreté.

L’expérimentation Zéro Non-Recours intervient donc à un moment où la précarité psychique se manifeste et explose, après ces périodes de confinement. Elle n’est pas surprenante, son ampleur l’est par contre davantage.

Les travailleurs sociaux ont noté une hausse des pathologies psychiques, des problèmes de sommeil, d’alcoolisme, de dépression et d’agressivité chez certains usagers. Au niveau national, 23% des adultes déclarent des signes d’anxiété, soit dix points de plus qu’avant les débuts de la pandémie.

Oui, 2022 sera une année où il faudra à nouveau faire front collectivement, et faire preuve de solidarité.

Je vous remercie. 

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