Conseil municipal : Convention ARS-Ville du centre de vaccination COVID-19

CONSEIL MUNICIPAL DU 28 JUIN 2021

Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°6 : «SANTÉ PUBLIQUE. Convention ARS/Ville annuelle d’objectifs et de financement relative à la mise en place d’un centre de vaccination COVID-19 et au financement du fonctionnement du centre.  

Y voir clair. Voilà ce que demandent les collectivités locales, après plus d’un an de crise sanitaire et une gestion de l’Etat chaotique, au jour le jour, à laquelle tous les acteurs de terrain ont dû s’adapter. Y voir clair pour tirer les leçons de ce qui s’est passé, de ce qui a dysfonctionné, y voir clair pour prévenir et anticiper la suite, car le virus continue de circuler. Je ne vais pas revenir sur l’épisode des masques, sur un début de campagne de vaccination sans vaccins disponibles, mais insister sur l’exemplarité, la réactivité et le professionnalisme de la fonction publique territoriale. C’est peu dire que les villes ont été sur le front, comme le personnel hospitalier et médical, et les métiers en première ligne.

Cette convention Ville/ARS est l’occasion de rappeler ce qui a été fait à Vénissieux, et d’imaginer une perspective pour la suite. Le centre de vaccination a été installé dans un premier temps dans les locaux du CDHS, puis transféré comme chacun sait, salle Joliot-Curie. Pour assurer sa bonne marche, la ville a déployé d’importants moyens humains et matériels. J’en rappelle quelques éléments : mise à disposition de la salle, mobilisation permanente de 11 agents de la ville, sur des fonctions non-médicales, présence de 3 personnels de sécurité, achat, mise à disposition et installation du matériel informatique, etc. En lien permanent avec la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), le centre mobilise en permanence 8 personnels médicaux.

Où en est-on de la vaccination à ce jour ? Depuis le 20 janvier, CDHS et Joliot-Curie compris, plus de 27 000 doses ont été administrées à Vénissieux, dernier chiffre réactualisé. Depuis la fin mai, le rythme de la salle Joliot-Curie est de 2 450 doses par semaine. Nous savons que les personnes vaccinées à Joliot-Curie viennent de toute l’agglomération, et pas seulement de Vénissieux. Il nous manque des données à ce sujet de la part de l’ARS, la répartition par tranche d’âge, par territoire. Nous avons besoin d’une approche beaucoup plus précise et fine, à l’échelle de l’agglomération de la part de l’ARS, avant de se lancer dans des opérations plus ciblées, auprès de telle ou telle population.

Que l’on ne se méprenne pas, la santé n’est pas un coût, mais un investissement pour tous, et une question de solidarité nationale. Pour assurer le fonctionnement du centre de vaccination, la Ville a engagé des moyens humains et financiers, à hauteur de 80 000€ au 31 mai. L’ARS nous propose aujourd’hui une indemnisation de 25 600€. Vous le verrez dans la délibération suivante, la Métropole place le curseur plus haut, avec un montant attribué à la Ville de Vénissieux de 52 000€. Reste le plus important pour les collectivités locales : quelle suite donner aux opérations, sachant que la salle Joliot-Curie doit retrouver à terme, sa vocation première en direction de l’activité associative et municipale ?

Quelles sont les stratégies de l’Etat pour cette sortie de crise, dans l’hypothèse d’une épidémie jugulée, ce qui n’est toujours pas le cas ? La vaccination contre la Covid-19 sort-elle de son cadre d’urgence, pour devenir chronique, comme la grippe saisonnière ? Les patients devront-ils s’adresser aux médecins, pharmaciens, ou dans des centres de vaccination ? La visibilité est faible, les réponses inconnues.

C’est la raison pour laquelle, les collectivités ont besoin d’une véritable concertation avec l’ARS, d’une réelle proximité, pour en finir avec cette vision centralisée, verticalisée et entrepeunariale de la santé publique, qui vient de montrer ses limites, et de sacrées lacunes.

Aujourd’hui, où en sont les réflexions de l’Etat dans les dispositifs à mettre en place, pour passer de la gestion d’urgence que nous avons connue, à une gestion sur le long terme, planifiée et anticipée. Ces réponses, les collectivités locales les attendent, mais ne les ont toujours pas.

Je vous remercie. 

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