Union Confédérale Retraités CGT

C’est un grand plaisir de partager avec vous ce moment fraternel. Je suis fière de vous accueillir à Vénissieux car, vous en partagez pleinement les valeurs : le progrès social, la solidarité, l’humanité.

Quelques mots sur Vénissieux, Ville de Résistance. Elle est une des rares communes à s’être libérée d’elle-même, par un mouvement d’insurrection populaire avant l’arrivée des troupes alliées, le 2 septembre 1944. C’est aussi le sauvetage des 108 enfants juifs du camp d’internement de Bac Ky, rue de la République. Ou encore les ouvriers et syndicalistes clandestins qui se sont battus contre un patronat trop souvent à la solde de Pétain et de l’Allemagne nazie (famille Berliet).

A direction communiste depuis 1935, elle reste fidèle à l’héritage du CNR et de l’Education populaire.

  • 1945 : création de l’Œuvre des Restaurants d’Enfants, pour que tous les enfants puissent manger à leur faim.
  • 1951 : création de l’Œuvre des colonies de vacances, aujourd’hui APASEV.
  • 1966 : création du 1er service municipal de l’enfance de France.

Ville populaire, elle a vu de nombreux fleurons de l’industrie française s’installer sur son territoire : en 1874 l’usine MARECHAL, spécialisée dans la fabrication de toiles cirées ; la fonderie Duranton créée en 1890 ; l’installation par Marius Berliet en 1915, d’une usine de poids lourds, devenue depuis Renault Trucks, filiale de Volvo).

Vénissieux labellisée. La ville a obtenu en 2019, et pour une période de 3 ans, le label « Ville Active et Sportive », avec 3 lauriers sur 4 disponibles. Vénissieux vient de rejoindre les communes « Terre de jeux 2024 », créé par le comité d’organisation Paris 2024, qui valorise la diversité de son offre sportive et la qualité de nos équipements. Récemment, le renouvellement du label 4 fleurs  » seulement 276 villes sont labellisées 4 fleurs en France, dont 23 en région Auvergne-Rhône-Alpes. La reconnaissance d’une politique volontariste et ambitieuse, et du travail de qualité réalisé par nos services publics.

Votre congrès se tient dans un contexte sanitaire et social inédit.  » Avec la pandémie, les inégalités sociales se sont accentuées. Plus de 10 millions de nos concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté, 8,8 millions dépendent de l’aide alimentaire pour vivre, 12 millions sont victimes de précarité énergétique.

Vénissieux été particulièrement impactée. Perte d’emploi, chômage partiel, ont accentué une crise sociale déjà profondément ancrée. 31 % des habitants vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté. Durant toute la pandémie, la ville s’est mobilisée pour améliorer le quotidien des habitants (soutien aux familles les plus modestes, aider les enfants à accéder à une alimentation de qualité et en quantité suffisante, approvisionnement, distribution de masques, aides aux plus fragiles, aux aînés, centre de vaccination mobile…).

Nos services publics, si souvent décriés, ont montré toute leur utilité. Les agents hospitaliers, en première ligne, épuisés, confrontés depuis des années, au manque de personnel, à des conditions de travail dégradées… Conséquences de la gestion libérale d’un gouvernement qui considère l’hôpital public comme une entreprise commerciale et lui impose, chaque année, des restrictions budgétaires. Ce même gouvernement qui déverse des dizaines de milliards pour aider les entreprises du CAC 40 à maintenir à niveau leur profit et leur rentabilité.

Une situation intolérable et scandaleuse. Nos services publics sont essentiels pour garantir l’égalité républicaine, pour favoriser l’égal accès aux soins, à la culture, à l’éducation, aux sports, aux loisirs, à la sécurité… à tous. Mais, pour l’Etat, il y a toujours trop de fonctionnaires, trop de congés, trop de soins, trop de prises en charge, trop de statuts, trop d’équipements publics.

Vous étiez nombreux, cet automne, à défendre ces acquis issus du CNR. Mais aussi pour exiger une augmentation pérenne des pensions, une sécurité sociale solidaire, universelle et démocratique, une retraite qui permette de vivre dignement.

Vous, qui depuis le début du quinquennat, êtes la cible d’un gouvernement qui s’acharne à vous traiter comme des nantis. Pourtant plus d’un million de retraités vit en dessous du seuil de pauvreté. Dépassement d’honoraires, déremboursement de médicaments, l’accès aux soins est de plus en plus difficile. L’an dernier, 15 % d’entre vous ont renoncé à se soigner, et 30 % ont repoussé les soins dentaires, faute d’argent. Gel des pensions, augmentation de la fiscalité, hausse des prix à la consommation, de l’énergie, de l’essence, des mutuelles santé, votre pouvoir d’achat est en berne.

Votre retraite, vous l’avez gagnée. Vous avez contribué toute votre vie à la création de richesses. Vous êtes un rouage essentiel de la vie associative, économique et sociale du pays.

Aujourd’hui encore l’Etat continue sa politique de casse. Avec le passage en force de la réforme sur l’assurance chômage, il s’attaque aux droits des allocataires (durcissement du seuil d’accès, baisse des allocations…). La réforme des retraites, mise en suspens, c’est l’ouverture à la capitalisation, c’est plus de pauvreté, d’inégalité et de pauvreté pour nos aînés, notamment les femmes, victimes de carrières courtes, de temps partiel subi… L’abandon de la loi « Grand âge », consacrée aux enjeux de la dépendance, est scandaleux particulièrement pour nos aînés qui ont payé un lourd tribut à la crise sanitaire.

Les communes sont attaquées de toute part. Baisse des dotations d’Etat. Avec la contractualisation, l’Etat s’est attaqué à nos dépenses de fonctionnement, donc aux missions de service public et aux agents qui exercent ces missions. Quant sera-t-il demain ? Avec la loi des 1 607 heures, l’Etat s’attaque aux nombreux acquis sociaux négociés dans les collectivités au fil des années (perte de congés, allongement du temps de travail…).

Fidèles à l’identité de Vénissieux, nous poursuivons notre combat pour l’intérêt général et le bien commun. Nous portons l’exigence d’un service public de qualité répondant aux besoins des habitants. Des missions de proximité et de solidarité qui participent à l’épanouissement de chacun. Nous résistons face aux politiques libérales, à l’austérité, qui frappe toujours plus fort la population. Mes arrêtés ce sont 10 ans de bataille pour le droit de vivre dignement. Le comité de défense de l’industrie, des emplois et des savoir-faire (+ de 1 000 personnes), c’est un point d’appui pour lutter contre la désindustrialisation orchestrée de notre pays.

Se mobiliser est essentiel pour casser la spirale de la régression sociale et du fatalisme.

  • Pour exiger une véritable augmentation des pensions, comme des salaires, source du financement de tout notre système de protection sociale.
  • Pour une Sécurité Sociale intégrale, solidaire, universelle et démocratique.
  • Pour des services publics de proximité, de qualité, indispensables à tous.

Le monde de demain, que nous promettait Emmanuel Macron n’a fait qu’accentuer les inégalités déjà existantes. Ce monde, c’est à nous de le créer par nos luttes, en mettant au cœur de toutes nos actions, l’humain et l’intérêt général.

Je vous remercie.

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