A Oradour-sur-Glane, les pierres parlent encore

10 juin 2014

En une journée, Oradour-sur-Glane n’existe plus et la folie meurtrière du régime nazi s’abat sur 642 victimes innocentes. Oradour, cette petite ville du Limousin de 1500 habitants, est devenue le 10 juin 1944 à 14 heures, l’un des symboles de la barbarie nazie.

Le débarquement vient d’avoir lieu et les forces alliées progressent et infligent une cuisante défaite aux forces allemandes. En guise de représailles et alors qu’ils ont prévu de freiner la remontée des maquisards vers la Normandie, les soldats allemands du régiment Waffen SS Der Führer font brusquement irruption dans le petit village d’Oradour-sur-Glane. Prétextant un contrôle d’identité, ils rassemblent la population sur la place principale. Les hommes sont exécutés et brûlés en quelques minutes. Les femmes et les enfants périssent asphyxiés, massacrés ou brûlés dans l’incendie de l’église. Seuls quelques habitants échappent au carnage. En une journée, Oradour-sur-Glane n’existe plus et la folie meurtrière du régime nazi s’abat sur 642 victimes innocentes. Oradour, cette petite ville du Limousin de 1500 habitants, est devenue le 10 juin 1944 à 14 heures, l’un des symboles de la barbarie nazie.

Le 10 juin 1942, deux ans plus tôt jour pour jour, cette même folie avait rayé de la carte le village de Lidice, en République tchèque. Soupçonné d’avoir abrité les parachutistes, ce village de Bohême est incendié, rasé jusqu’au sol. Les hommes sont exécutés, les femmes déportées à Ravensbrück, les enfants déportés puis gazés à Chelmno.

Lidice, Oradour, le plateau des Glières, le ghetto de Varsovie, ces lieux sont aujourd’hui des lieux de mémoire émouvants, à l’atmosphère inapaisée. Du village martyr, Lidice deviendra un village symbole pour la Résistance, le cœur des combats à mener contre les violences nazies. Classé monument historique en 1945, Oradour conserve scrupuleusement les traces du passé, les pierres parlent encore comme un témoignage pour les jeunes générations. Savoir c’est agir contre les intolérances et le populisme ambiant qui minent nos sociétés.

Quelles que soient les nationalités, la matrice de la Résistance est dans le fond un patrimoine commun, qui efface les barrières linguistiques, les territoires et les différentes cultures. Résister au présent, ici et maintenant, résister partout où il le faut, pour que l’Histoire ne se répète pas. Les grandes figures de la Résistance nous le répétaient constamment : restez vigilants, car la bête immonde n’est jamais terrassée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les faits leur donnent raison, et que les résistances d’aujourd’hui sont désormais entre nos mains !

 

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